Critique ciné : Through The Never (Metallica)
Metallica fait partie des rares groupes ayant réussi à franchir les frontières de la musique Metal pour s'adresser à un public plus large, voire même tout simplement au grand public (au grand dam des fans de la première heure). Si on peut dater le début de cette reconnaissance globale avec la sortie de l'album "Metallica" (généralement appelé "Black Album" à cause de sa pochette toute noire ne comprenant que le logo du groupe et le dessin d'un serpent en surbrillance) en juillet 1991, il serait plus juste de dire que c'est le single "Nothing Else Matters" sorti en avril 1992 qui a réellement retenu l'attention du grand public.
Depuis cette période, Metallica possède une place à part sur la scène Metal car le groupe compte certainement autant de défenseurs indécrotables que de détracteurs virulents. Il faut dire que le groupe n'a pas toujours simplifié la tâche à ses fans depuis la sortie du "Black Album" car ce groupe qui proclamait dans ses jeunes années son intention ferme de ne jamais succomber aux sirènes de la facilité commerciale (en prenant régulièrement pour cible l'ultra-populaire Bon Jovi à cette époque) a commencé à brouiller les pistes en tournant en 1989 un clip (trahison commerciale !) pour le morceau "One" (issu de l'album "...And Justice For All" sorti en 1988), puis en faisant appel à Bob Rock (connu pour avoir travaillé sur les albums les plus populaires de Bon Jovi et Mötley Crüe) pour produire le "Black Album" (qui comprenait deux ballades, trahison suprême !), puis en sortant coup sur coup les albums beaucoup plus orientés rock "Load" et "ReLoad" en 1996 et 1996 (deux albums qui ont provoqué une véritable scission dans la communauté Metal à l'époque), puis avec l'étrange album "St. Anger" en 2003 (qui a une nouvelle fois divisé la communauté pour des raisons de qualités musicales très discutables), puis tout récemment avec "Lulu" en 2011 (la contribution musicale minimaliste et encore plus discutable partagée avec le chanteur Lou Reed). Le tout n'étant pas vraiment facilité par les prises de position souvent arrogantes du batteur/leader Lars Ulrich qui avait par exemple mené la fronde anti-Napster en 2001 qui avait une nouvelle fois apporté une large vague de haine anti-Metallica...
Pourtant, il est difficile d'accuser Metallica d'avoir une démarche purement commerciale en ce qui concerne ses sorties musicales au format audio et/ou vidéo. Là où de nombreux groupes (qui a dit Iron Maiden ?) sont abonnés depuis un peu trop longtemps à la formule "un album, un live, un best-of, un album, un live, un best-of, etc...", Metallica n'a jamais (à ce jour) réédité ses anciens albums pour nous les revendre au prix fort sous prétexte d'anniversaire et/ou de remasterisation (Megadeth, Iron Maiden, ou Pantera ne se sont pas gênés, eux...), à l'exception notable de "The $5.98 E.P. : Garage Days Re-Revisited" de 1987 ressorti en 1998 sous le titre "Garage Inc." en double-CD accompagné de très nombreux titres supplémentaires (dont tous ceux présents sur le 1er CD spécialement enregistrés pour l'occasion) uniquement car le disque original était introuvable depuis de nombreuses années. Et le groupe n'a jamais sorti de best-of officiel !
Côté live, Metallica a toujours cherché à innover et à surprendre. Tout d'abord suite au décès accidentel de son bassiste historique Cliff Burton en 1986 : le groupe demande aux fans d'envoyer tous les enregistrements pirates dont ils disposent afin de les compiler et de les inclure aux rares enregistrements officiels du début de leur carrière au sein de la vidéo-hommage "Cliff 'Em All" sortie en 1987. Au début des années 90, alors que le groupe est au sommet de sa gloire grâce au "Black Album", les fans réclament un live officiel complet en audio ou vidéo car il n'existe encore rien de ce genre. Le groupe dépasse largement les attentes du public en sortant en 1993 le méga-coffret triple-live (un concert audio en K7 ou CD et deux autres concerts en VHS, sans compter de nombreux goodies) "Live Shit : Binge And Purge" (réédité en mini-coffret CD/DVD en 2003, une nouvelle fois à cause de sa grande rareté). Il faudra attendre 5 longues années pour revoir Metallica sur scène en vidéo avec "Cunning Stunts" sorti en VHS/DVD en 1997 suite à l'album "Load" et juste avant la sortie de "ReLoad". Si le groupe avait déjà expérimenté les éléments de décor qui semblaient s'effondrer sur la tournée "...And Justice For All" en 1989 comme on peut le voir pendant le concert de Seattle du "Live Shit : Binge & Purge", ils ajoutent cette fois une dimension supplémentaire en engageant des cascadeurs qui font semblant d'être blessés/brûlés. Très rapidement lui succède "S&M" sorti en 1999 en CD/VHS/DVD. Cette fois, il s'agit de l'enregistrement de deux concerts joués à Berkeley (Californie) en compagnie de l'orchestre San Francisco Symphony dirigé par Michael Kamen (compositeur de nombreuses musiques de films comme les 3 premiers "Die Hard", les 4 "L'Arme Fatale", "Last Action Hero" ou encore le premier "X-Men"). Le résultat est sublime et plutôt osé pour un groupe avec des morceaux parfois très rapides et violents. Il faudra une nouvelle fois patienter un bon moment puisque c'est seulement après la sortie de l'album studio "Death Magnetic" (qui renoue enfin avec le style Thrash-Metal) en 2008 que le groupe songe à nouveau à sortir du matériel live. Cette fois, la thématique à l'honneur semble être les pays dans lesquels ils jouent, et ils commencent en novembre 2009 avec le DVD/Blu-Ray "Français Pour Une Nuit" (officiellement uniquement disponible en France) enregistré aux Arènes de Nîmes le 7 juillet 2009 (un concert auquel l'auteur de ces lignes a eu la chance d'assister, sans parler du fait qu'il ait l'honneur d'être nettement visible pendant quelques longues secondes sur la vidéo). Avant sa sortie, ce concert avait au préalable été diffusé en exclusivité sur la chaine Canal + puis dans un certain nombre de salles françaises de cinéma). Le groupe enchaine rapidement avec "Orgullo, Pasión, y Gloria: Tres Noches en la Ciudad de México" sorti en CD/DVD/Blu-Ray (officiellement uniquement disponible en Amérique du Sud) fin novembre 2009 (pour des concerts enregistrés les 4, 6 et 7 juin de la même année à Mexico City). Durant l'été 2010, Metallica participe à la réunion historique des Big Four Of Thrash Metal (avec Megadeth, Slayer et Anthrax) au sein de plusieurs festivals Sonisphere en Europe. Si l'auteur de ces ligne a pu assister au concert du 18 juin 2010 en Suisse (avant de réitérer l'expérience l'année suivante à Amnéville en Moselle), c'est le concert très similaire enregistré à Sophia le 22 juin 2010 par les quatre groupes qui est tout d'abord retransmis en direct au cinéma dans le monde entier avant de sortir en CD/DVD/Blu-Ray sous le titre "The Big Four : Live From Sofia, Bulgaria" le 29 octobre 2010. Pour terminer cette série de concerts joués et filmés dans le monde entier, le DVD/Blu-Ray "Quebec Magnetic" (basé sur des concerts enregistrés en octobre/novembre 2009) sort le 11 décembre 2011 afin d'honorer le continent américain (même si la vidéo est disponible partout).
Pour l'étape suivante, Metallica se tourne une nouvelle fois vers le cinéma. Mais histoire de renforcer l'immersion et l'expérience, la projection se fera en 3D et même au gigantesque format IMAX dans certaines salles. Le groupe décide de financer lui-même le projet mais fait appel au réalisateur de cinéma Nimrod Antal ("Motel", "Blindés", "Predators") et ce dernier propose d'aller encore plus loin en transformant ce concert en véritable film dont il écrit le scénario en collaboration avec les membres du groupe. Le rôle principal du long-métrage est confié à Dane DeHaan ("Chronicle", "The Amazing Spider-Man 2") et le projet s'intitule "Through The Never" (comme le 7ème morceau du "Black Album" et qui signifie plus ou moins "À Travers Le Jamais"). Les concerts spéciaux utilisés pour le film ont été tournés les 24 et 25 août 2012 à Vancouver (Canada) avec une nouvelle scène centrale créée spécialement pour l'occasion (même si le groupe utilise ce type de scène depuis le début des années 90). Le film sort dans le monde entier entre septembre et octobre 2013 avec de nombreuses avant-premières organisées en présence de membres du groupe. La sortie française était fixée pour le 9 octobre 2013 avec une avant-première au Grand Rex à Paris dans la soirée du 8 octobre en présence de Lars Ulrich (batterie) et Kirk Hammett (guitare).
L'histoire : le soir d'un concert événement de Metallica, le jeune roadie Trip est envoyé en ville pour récupérer un élément essentiel du show. Tandis que le groupe joue ses plus grands classiques, Trip va être le témoin d'événements étranges et va se retrouver mêlé à de violents affrontements dans une ambiance apocalyptique...
Bon, clarifions tout de suite un truc : "Through The Never" est davantage un concert qu'un film ! Les titres s'enchainent sans arrêt et c'est bien Metallica qui squatte l'essentiel du temps à l'écran. Le "scénario" du "film" doit se résumer à une poignée de lignes qui ne rempliraient même pas une demi-feuille A4, et les dialogues sont tellement rares et clairsemés qu'il vaut mieux ne rien attendre de ce côté-là. En tout et pour tout, la partie "film" ne doit pas excéder 15 ou 20 minutes (si ce n'est pas moins) sur le total d'1h33 que dure l'ensemble, et les scènes qui font avancer "l'histoire" sont distillées au compte-goutte pendant toute la durée du métrage.
Sachant ça, c'est donc avant-tout à un excellent concert de Metallica qu'on assiste ! La mise en scène et les prises de vues sont de très grande qualité, et la disposition centrale de la scène apporte (pour une fois) un réel intérêt à la 3D car les effets de profondeur et d'échelle sont omniprésents. Vu que c'est un concert qui a été organisé et filmé spécialement dans le but d'en faire un film pour le cinéma, les caméras semblent avoir nettement plus de libertés que si c'était un simple concert filmé lors d'une tournée (comme c'est le cas la plupart du temps). Les caméras sont donc libres de circuler sur scène et ça se voit ! Plans rapprochés, plans larges, plans aériens : tout est fait pour sublimer le show de Metallica en accord avec les éclairages et les différentes animations qui viennent illustrer les morceaux qui sont joués. La plupart de ces éléments qui se dressent ou qui s'animent renvoient à des décors de scène déjà utilisés par Metallica depuis leurs débuts. Les plus anciens fans auront donc droit à de beaux accès de nostalgie tandis que les nouveaux découvriront certaines des plus belles mises en scène du groupe ! Les écrans intégrés dans le sol de la scène apportent réellement quelque-chose de plus et la réalisation ne rate pas les occasions de les mettre en valeur.
L'un des plus gros points forts de ce concert, c'est sa set-list : après l'habituelle introduction "Ecstasy Of Gold" tirée du film "Le Bon, La Brute Et Le Truand" que le groupe utilise depuis les années 80 et quasiment à chaque concert, on démarre très fort avec le survitaminé "Creeping Death" ! À peine le temps de reprendre son souffle que lui succède déjà un "For Whom The Bell Tolls" lourd et puissant. "Fuel", "Ride The Lightning" et "One" s'enchainent à une vitesse folle, sans répit pour le public ou les spectateurs, sauf peut-être pendant l'intro de "One" où la pyrotechnie prend possession de toute la scène. Malheureusement, le rythme du concert redescends d'un cran avec "The Memory Remains" qui casse un peu l'ambiance avec son manque de vitesse ou de lourdeur. "Wherever I May Roam" arrive rapidement pour relever le tout mais là, catastrophe : seule l'introduction du morceau (pourtant complet sur le CD) est présente dans le film... Suite à ça on peut également noter que les titres "Sad But True" et "Welcome Home (Sanitarium)" qui avaient pourtant été joués lors des concerts enregistrés à Vancouver ont été coupés au montage (sur le CD et dans le film). Tant pis, on repart sur un morceau bien lourd et rythmé avec le récent "Cyanide" (remonté à cette position car il avait été joué juste après "One" à Vancouver, mais on ne va pas chipoter...) pour enchainer sur un sublime "...And Justice For All" qui marque l'une des meilleures interactions avec un élément de décor lors de ce concert. Le "Fade To Black" joué à Vancouver passe lui aussi à la trappe (sur le CD et dans le film) mais le moment est venu d'enchainer les deux bijoux de rapidité, d'agressivité et de mélodies que sont "Master Of Puppets" et "Battery". Dommage que l'intensité retombe presque complètement avec l'inévitable "Nothing Else Matters", mais il fallait bien satisfaire le grand public aussi dans cette sélection de morceau qui a le bon goût de ne pas se contenter des titres les plus consensuels de Metallica. Heureusement le concert repart de plus belle avec un "Enter Sandman" surpuissant mais qui sera malheureusement interrompu par un incident qu'on pouvait entendre sur le CD et qui ne surprendra pas ceux qui possèdent la vidéo du live "Cunning Stunts" sortie en 1998. Qu'importe, Metallica est plus fort que ça et repart rapidement sur un "Hit The Lights" bienvenu et surprenant car ils ne pouvaient effectivement pas trouver plus old-school que le 1er titre de leur 1er album sorti en 1983. Problème : à ce stade le concert est quasiment terminé mais rien ne vient l'indiquer. Le titre "Seek And Destroy" qui a été joué à ce moment-là à Vancouver est lui aussi coupé au montage (sur le CD et dans le film) et c'est vraiment dommage car c'est souvent l'occasion d'une dernière montée d'adrénaline et de fun lorsque le groupe conclut ses concerts avec ce morceau où le public est invité à hurler le refrain de toutes ses forces. Dans le film, rien n'indique que le concert est terminé et on enchaine directement sur une version live de l'instrumental "Orion" joué sur scène, mais avec des musiciens assis et surtout en l'absence de public (comme on pouvait l'entendre sur le CD). Cela laisse malheureusement un goût d'inachevé à ce concert qui était jusque-là une démonstration quasi-totale de maitrise et d'efficacité (même si ce dernier titre est très bien joué). Bizarre...
Du côté de la partie "film", il y a nettement moins de choses à se mettre sous la dent. Les scènes sont donc lentement distillées à coups de petits extraits pendant ou entre les morceaux mais le tout avance avec une telle lenteur que l'intérêt global se dilue peu à peu tandis qu'on espère revenir rapidement au concert. L'acteur Dane DeHaan n'ayant quasiment aucun dialogue à déclamer, on doit se contenter des expressions de son visage pour essayer de se rattacher à quelque-chose de concret tandis que des événements de moins en moins compréhensibles se déroulent autour de lui... Bien entendu, on maintient un semblant de tension tant que le public se demande quel peut bien être le contenu du sac que le jeune Trip est parti chercher et qui est si important pour le concert de Metallica. Malgré le talent de l'acteur, il arrive tout de même un moment où on ne se pose plus trop de questions par rapport à ce qui se passe à l'écran tellement l'ensemble se met à reposer sur des éléments fantastiques pour lesquels on n'obtiendra jamais la moindre explication.
Et c'est à cause de ce manque d'éléments explicatifs qu'on finit par décrocher complètement de cet aspect scénarisé pour se contenter simplement du spectacle prodigué par certaines scènes d'action plutôt impressionnantes. Malgré un excès de ralentis et parfois d'images de synthèse un peu trop visibles (en fin de métrage), la mise en scène générale est plutôt soignée et efficace. L'acteur principal porte toute ces scènes sur ses épaules et il s'en sort très bien malgré le manque de sens de ce qu'on lui a donné à jouer. Le scénario que l'on doit visiblement au réalisateur Nimrod Antal ne mérite en revanche même pas cette appellation, vu que l'ensemble ne doit pas dépasser une dizaine de phrases descriptives. Le gros problème vient également de la finalité de cette histoire qui, après avoir autant insisté sur la mise en place de certains éléments, ne pourra que décevoir, voire même énerver les spectateurs qui se sentiront forcément floués. Il y a avait certainement un moyen artistique de faire ça, mais c'est raté dans "Through The Never".
Un dernier mot sur les membres de Metallica qui on eux-aussi quelques très rares moments où ils doivent jouer quelque-chose (genre la surprise ou l'étonnement). Sans grande surprise, ce ne sont pas de très bons acteurs, et rien que leurs apparitions respectives avant de monter sur scène tout au début du film suffisent pour s'en convaincre. Mais on ne leur en tiendra pas trop rigueur, car après tout, ce qu'on attend d'eux c'est d'être sur scène et d'envoyer sévère ! Et ça ils le font parfaitement bien depuis plus de 30 ans.
À mon avis, la plus grande erreur du projet "Through The Never" a été de vendre ça au grand public comme étant un film ! Car dans cette optique là, on ne peut être que déçus du résultat. En revanche, en tant que concert, "Through The Never" est de loin la meilleure performance scénique qu'il m'ait été donné de voir en vidéo. La réalisation est vraiment un cran au dessus de tout ce qui a déjà été fait dans ce genre (sauf peut-être "Sine A Light" de Martin Scorsese), loin devant le "Celebration Day" de Led Zeppelin qui était pourtant déjà très bon.
Donc "Through The Never" est de loin la meilleure manière de voir un concert de Metallica en vidéo ! La 3D apporte réellement quelque-chose à l'ensemble, et pour un public qui n'aurait pas envie d'aller se faire bousculer au premier rang d'un véritable concert, l'expérience est d'une qualité et d'un confort exceptionnels ! Et c'est encore plus vrai si on n'a jamais vu Metallica sur une vraie scène, car alors les surprises ne manquent pas et le groupe prouve une fois de plus (si c'était réellement nécessaire) qu'il est depuis longtemps l'une des plus grandes valeurs sûres en termes de prestation scénique. Donc pour peu qu'on apprécie la musique de Metallica (dans son ensemble, et pas seulement les morceaux destinés au grand public), voir "Through The Never" au cinéma est une expérience à ne rater sous aucun prétexte ! Ce sera sûrement très sympa en vidéo également, mais ça n'aura pas l'impact de celui d'une salle obscure avec sa profondeur et son système audio...
Comme on dit souvent dans ces cas-là : "haters gonna hate" ! C'est à dire que ceux qui était déjà fâchés avec Metallica jusqu'ici ne vont sûrement pas subitement changer d'avis sur le groupe qui s'est offert son propre film/concert auto-financé. Il ne faudrait pourtant pas perdre de vue que la set-list du concert aurait pu être nettement plus commerciale (et chiante), et comme il est à peu près certain que la plupart des "haters" n'ont jamais vu Metallica sur scène, ça pourrait tout de même leur montrer à quel point leurs concerts sont excellents et d'un niveau nettement supérieur à n'importe-quelle autre formation musicale. Là où les détracteurs de Metallica auront peut-être raison dans le futur, c'est qu'il est à peu près certain que les membres du groupe seront certainement très heureux d'être questionnés au sujet de la fin du film pendant un bon moment. Cela risquerait de leur donner le sentiment qu'ils sont des artistes (de cinéma) accomplis, et il serait dommage que cela prenne le dessus sur la qualité du concert...
En guise de bonus, voici la vidéo de la séance de question/réponse à laquelle ont participé Lars Ulrich et Kirk Hammett le 8 ocotbre au Grand Rex à Paris (cette séance était retransmise en direct dans les cinémas français et belges qui avaient organisé une avant-première ce soir-là, comme celle à laquelle je m'étais rendu) :
Ce même jour, Lars et Kirk étaient de passage à la Fnac à Paris où était organisée une masterclass en compagnie du journaliste Philippe Manœuvre. Voici deux vidéos de cet événement :
Enfin, Lars et Kirk étaient de passage au Grand Journal de Canal+ le 11 octobre 2013. Voici la vidéo de l'émission pour ceux qui l'auraient ratée :
Depuis cette période, Metallica possède une place à part sur la scène Metal car le groupe compte certainement autant de défenseurs indécrotables que de détracteurs virulents. Il faut dire que le groupe n'a pas toujours simplifié la tâche à ses fans depuis la sortie du "Black Album" car ce groupe qui proclamait dans ses jeunes années son intention ferme de ne jamais succomber aux sirènes de la facilité commerciale (en prenant régulièrement pour cible l'ultra-populaire Bon Jovi à cette époque) a commencé à brouiller les pistes en tournant en 1989 un clip (trahison commerciale !) pour le morceau "One" (issu de l'album "...And Justice For All" sorti en 1988), puis en faisant appel à Bob Rock (connu pour avoir travaillé sur les albums les plus populaires de Bon Jovi et Mötley Crüe) pour produire le "Black Album" (qui comprenait deux ballades, trahison suprême !), puis en sortant coup sur coup les albums beaucoup plus orientés rock "Load" et "ReLoad" en 1996 et 1996 (deux albums qui ont provoqué une véritable scission dans la communauté Metal à l'époque), puis avec l'étrange album "St. Anger" en 2003 (qui a une nouvelle fois divisé la communauté pour des raisons de qualités musicales très discutables), puis tout récemment avec "Lulu" en 2011 (la contribution musicale minimaliste et encore plus discutable partagée avec le chanteur Lou Reed). Le tout n'étant pas vraiment facilité par les prises de position souvent arrogantes du batteur/leader Lars Ulrich qui avait par exemple mené la fronde anti-Napster en 2001 qui avait une nouvelle fois apporté une large vague de haine anti-Metallica...
Pourtant, il est difficile d'accuser Metallica d'avoir une démarche purement commerciale en ce qui concerne ses sorties musicales au format audio et/ou vidéo. Là où de nombreux groupes (qui a dit Iron Maiden ?) sont abonnés depuis un peu trop longtemps à la formule "un album, un live, un best-of, un album, un live, un best-of, etc...", Metallica n'a jamais (à ce jour) réédité ses anciens albums pour nous les revendre au prix fort sous prétexte d'anniversaire et/ou de remasterisation (Megadeth, Iron Maiden, ou Pantera ne se sont pas gênés, eux...), à l'exception notable de "The $5.98 E.P. : Garage Days Re-Revisited" de 1987 ressorti en 1998 sous le titre "Garage Inc." en double-CD accompagné de très nombreux titres supplémentaires (dont tous ceux présents sur le 1er CD spécialement enregistrés pour l'occasion) uniquement car le disque original était introuvable depuis de nombreuses années. Et le groupe n'a jamais sorti de best-of officiel !
Côté live, Metallica a toujours cherché à innover et à surprendre. Tout d'abord suite au décès accidentel de son bassiste historique Cliff Burton en 1986 : le groupe demande aux fans d'envoyer tous les enregistrements pirates dont ils disposent afin de les compiler et de les inclure aux rares enregistrements officiels du début de leur carrière au sein de la vidéo-hommage "Cliff 'Em All" sortie en 1987. Au début des années 90, alors que le groupe est au sommet de sa gloire grâce au "Black Album", les fans réclament un live officiel complet en audio ou vidéo car il n'existe encore rien de ce genre. Le groupe dépasse largement les attentes du public en sortant en 1993 le méga-coffret triple-live (un concert audio en K7 ou CD et deux autres concerts en VHS, sans compter de nombreux goodies) "Live Shit : Binge And Purge" (réédité en mini-coffret CD/DVD en 2003, une nouvelle fois à cause de sa grande rareté). Il faudra attendre 5 longues années pour revoir Metallica sur scène en vidéo avec "Cunning Stunts" sorti en VHS/DVD en 1997 suite à l'album "Load" et juste avant la sortie de "ReLoad". Si le groupe avait déjà expérimenté les éléments de décor qui semblaient s'effondrer sur la tournée "...And Justice For All" en 1989 comme on peut le voir pendant le concert de Seattle du "Live Shit : Binge & Purge", ils ajoutent cette fois une dimension supplémentaire en engageant des cascadeurs qui font semblant d'être blessés/brûlés. Très rapidement lui succède "S&M" sorti en 1999 en CD/VHS/DVD. Cette fois, il s'agit de l'enregistrement de deux concerts joués à Berkeley (Californie) en compagnie de l'orchestre San Francisco Symphony dirigé par Michael Kamen (compositeur de nombreuses musiques de films comme les 3 premiers "Die Hard", les 4 "L'Arme Fatale", "Last Action Hero" ou encore le premier "X-Men"). Le résultat est sublime et plutôt osé pour un groupe avec des morceaux parfois très rapides et violents. Il faudra une nouvelle fois patienter un bon moment puisque c'est seulement après la sortie de l'album studio "Death Magnetic" (qui renoue enfin avec le style Thrash-Metal) en 2008 que le groupe songe à nouveau à sortir du matériel live. Cette fois, la thématique à l'honneur semble être les pays dans lesquels ils jouent, et ils commencent en novembre 2009 avec le DVD/Blu-Ray "Français Pour Une Nuit" (officiellement uniquement disponible en France) enregistré aux Arènes de Nîmes le 7 juillet 2009 (un concert auquel l'auteur de ces lignes a eu la chance d'assister, sans parler du fait qu'il ait l'honneur d'être nettement visible pendant quelques longues secondes sur la vidéo). Avant sa sortie, ce concert avait au préalable été diffusé en exclusivité sur la chaine Canal + puis dans un certain nombre de salles françaises de cinéma). Le groupe enchaine rapidement avec "Orgullo, Pasión, y Gloria: Tres Noches en la Ciudad de México" sorti en CD/DVD/Blu-Ray (officiellement uniquement disponible en Amérique du Sud) fin novembre 2009 (pour des concerts enregistrés les 4, 6 et 7 juin de la même année à Mexico City). Durant l'été 2010, Metallica participe à la réunion historique des Big Four Of Thrash Metal (avec Megadeth, Slayer et Anthrax) au sein de plusieurs festivals Sonisphere en Europe. Si l'auteur de ces ligne a pu assister au concert du 18 juin 2010 en Suisse (avant de réitérer l'expérience l'année suivante à Amnéville en Moselle), c'est le concert très similaire enregistré à Sophia le 22 juin 2010 par les quatre groupes qui est tout d'abord retransmis en direct au cinéma dans le monde entier avant de sortir en CD/DVD/Blu-Ray sous le titre "The Big Four : Live From Sofia, Bulgaria" le 29 octobre 2010. Pour terminer cette série de concerts joués et filmés dans le monde entier, le DVD/Blu-Ray "Quebec Magnetic" (basé sur des concerts enregistrés en octobre/novembre 2009) sort le 11 décembre 2011 afin d'honorer le continent américain (même si la vidéo est disponible partout).
Pour l'étape suivante, Metallica se tourne une nouvelle fois vers le cinéma. Mais histoire de renforcer l'immersion et l'expérience, la projection se fera en 3D et même au gigantesque format IMAX dans certaines salles. Le groupe décide de financer lui-même le projet mais fait appel au réalisateur de cinéma Nimrod Antal ("Motel", "Blindés", "Predators") et ce dernier propose d'aller encore plus loin en transformant ce concert en véritable film dont il écrit le scénario en collaboration avec les membres du groupe. Le rôle principal du long-métrage est confié à Dane DeHaan ("Chronicle", "The Amazing Spider-Man 2") et le projet s'intitule "Through The Never" (comme le 7ème morceau du "Black Album" et qui signifie plus ou moins "À Travers Le Jamais"). Les concerts spéciaux utilisés pour le film ont été tournés les 24 et 25 août 2012 à Vancouver (Canada) avec une nouvelle scène centrale créée spécialement pour l'occasion (même si le groupe utilise ce type de scène depuis le début des années 90). Le film sort dans le monde entier entre septembre et octobre 2013 avec de nombreuses avant-premières organisées en présence de membres du groupe. La sortie française était fixée pour le 9 octobre 2013 avec une avant-première au Grand Rex à Paris dans la soirée du 8 octobre en présence de Lars Ulrich (batterie) et Kirk Hammett (guitare).
L'histoire : le soir d'un concert événement de Metallica, le jeune roadie Trip est envoyé en ville pour récupérer un élément essentiel du show. Tandis que le groupe joue ses plus grands classiques, Trip va être le témoin d'événements étranges et va se retrouver mêlé à de violents affrontements dans une ambiance apocalyptique...
Bon, clarifions tout de suite un truc : "Through The Never" est davantage un concert qu'un film ! Les titres s'enchainent sans arrêt et c'est bien Metallica qui squatte l'essentiel du temps à l'écran. Le "scénario" du "film" doit se résumer à une poignée de lignes qui ne rempliraient même pas une demi-feuille A4, et les dialogues sont tellement rares et clairsemés qu'il vaut mieux ne rien attendre de ce côté-là. En tout et pour tout, la partie "film" ne doit pas excéder 15 ou 20 minutes (si ce n'est pas moins) sur le total d'1h33 que dure l'ensemble, et les scènes qui font avancer "l'histoire" sont distillées au compte-goutte pendant toute la durée du métrage.
Sachant ça, c'est donc avant-tout à un excellent concert de Metallica qu'on assiste ! La mise en scène et les prises de vues sont de très grande qualité, et la disposition centrale de la scène apporte (pour une fois) un réel intérêt à la 3D car les effets de profondeur et d'échelle sont omniprésents. Vu que c'est un concert qui a été organisé et filmé spécialement dans le but d'en faire un film pour le cinéma, les caméras semblent avoir nettement plus de libertés que si c'était un simple concert filmé lors d'une tournée (comme c'est le cas la plupart du temps). Les caméras sont donc libres de circuler sur scène et ça se voit ! Plans rapprochés, plans larges, plans aériens : tout est fait pour sublimer le show de Metallica en accord avec les éclairages et les différentes animations qui viennent illustrer les morceaux qui sont joués. La plupart de ces éléments qui se dressent ou qui s'animent renvoient à des décors de scène déjà utilisés par Metallica depuis leurs débuts. Les plus anciens fans auront donc droit à de beaux accès de nostalgie tandis que les nouveaux découvriront certaines des plus belles mises en scène du groupe ! Les écrans intégrés dans le sol de la scène apportent réellement quelque-chose de plus et la réalisation ne rate pas les occasions de les mettre en valeur.
L'un des plus gros points forts de ce concert, c'est sa set-list : après l'habituelle introduction "Ecstasy Of Gold" tirée du film "Le Bon, La Brute Et Le Truand" que le groupe utilise depuis les années 80 et quasiment à chaque concert, on démarre très fort avec le survitaminé "Creeping Death" ! À peine le temps de reprendre son souffle que lui succède déjà un "For Whom The Bell Tolls" lourd et puissant. "Fuel", "Ride The Lightning" et "One" s'enchainent à une vitesse folle, sans répit pour le public ou les spectateurs, sauf peut-être pendant l'intro de "One" où la pyrotechnie prend possession de toute la scène. Malheureusement, le rythme du concert redescends d'un cran avec "The Memory Remains" qui casse un peu l'ambiance avec son manque de vitesse ou de lourdeur. "Wherever I May Roam" arrive rapidement pour relever le tout mais là, catastrophe : seule l'introduction du morceau (pourtant complet sur le CD) est présente dans le film... Suite à ça on peut également noter que les titres "Sad But True" et "Welcome Home (Sanitarium)" qui avaient pourtant été joués lors des concerts enregistrés à Vancouver ont été coupés au montage (sur le CD et dans le film). Tant pis, on repart sur un morceau bien lourd et rythmé avec le récent "Cyanide" (remonté à cette position car il avait été joué juste après "One" à Vancouver, mais on ne va pas chipoter...) pour enchainer sur un sublime "...And Justice For All" qui marque l'une des meilleures interactions avec un élément de décor lors de ce concert. Le "Fade To Black" joué à Vancouver passe lui aussi à la trappe (sur le CD et dans le film) mais le moment est venu d'enchainer les deux bijoux de rapidité, d'agressivité et de mélodies que sont "Master Of Puppets" et "Battery". Dommage que l'intensité retombe presque complètement avec l'inévitable "Nothing Else Matters", mais il fallait bien satisfaire le grand public aussi dans cette sélection de morceau qui a le bon goût de ne pas se contenter des titres les plus consensuels de Metallica. Heureusement le concert repart de plus belle avec un "Enter Sandman" surpuissant mais qui sera malheureusement interrompu par un incident qu'on pouvait entendre sur le CD et qui ne surprendra pas ceux qui possèdent la vidéo du live "Cunning Stunts" sortie en 1998. Qu'importe, Metallica est plus fort que ça et repart rapidement sur un "Hit The Lights" bienvenu et surprenant car ils ne pouvaient effectivement pas trouver plus old-school que le 1er titre de leur 1er album sorti en 1983. Problème : à ce stade le concert est quasiment terminé mais rien ne vient l'indiquer. Le titre "Seek And Destroy" qui a été joué à ce moment-là à Vancouver est lui aussi coupé au montage (sur le CD et dans le film) et c'est vraiment dommage car c'est souvent l'occasion d'une dernière montée d'adrénaline et de fun lorsque le groupe conclut ses concerts avec ce morceau où le public est invité à hurler le refrain de toutes ses forces. Dans le film, rien n'indique que le concert est terminé et on enchaine directement sur une version live de l'instrumental "Orion" joué sur scène, mais avec des musiciens assis et surtout en l'absence de public (comme on pouvait l'entendre sur le CD). Cela laisse malheureusement un goût d'inachevé à ce concert qui était jusque-là une démonstration quasi-totale de maitrise et d'efficacité (même si ce dernier titre est très bien joué). Bizarre...
Du côté de la partie "film", il y a nettement moins de choses à se mettre sous la dent. Les scènes sont donc lentement distillées à coups de petits extraits pendant ou entre les morceaux mais le tout avance avec une telle lenteur que l'intérêt global se dilue peu à peu tandis qu'on espère revenir rapidement au concert. L'acteur Dane DeHaan n'ayant quasiment aucun dialogue à déclamer, on doit se contenter des expressions de son visage pour essayer de se rattacher à quelque-chose de concret tandis que des événements de moins en moins compréhensibles se déroulent autour de lui... Bien entendu, on maintient un semblant de tension tant que le public se demande quel peut bien être le contenu du sac que le jeune Trip est parti chercher et qui est si important pour le concert de Metallica. Malgré le talent de l'acteur, il arrive tout de même un moment où on ne se pose plus trop de questions par rapport à ce qui se passe à l'écran tellement l'ensemble se met à reposer sur des éléments fantastiques pour lesquels on n'obtiendra jamais la moindre explication.
Et c'est à cause de ce manque d'éléments explicatifs qu'on finit par décrocher complètement de cet aspect scénarisé pour se contenter simplement du spectacle prodigué par certaines scènes d'action plutôt impressionnantes. Malgré un excès de ralentis et parfois d'images de synthèse un peu trop visibles (en fin de métrage), la mise en scène générale est plutôt soignée et efficace. L'acteur principal porte toute ces scènes sur ses épaules et il s'en sort très bien malgré le manque de sens de ce qu'on lui a donné à jouer. Le scénario que l'on doit visiblement au réalisateur Nimrod Antal ne mérite en revanche même pas cette appellation, vu que l'ensemble ne doit pas dépasser une dizaine de phrases descriptives. Le gros problème vient également de la finalité de cette histoire qui, après avoir autant insisté sur la mise en place de certains éléments, ne pourra que décevoir, voire même énerver les spectateurs qui se sentiront forcément floués. Il y a avait certainement un moyen artistique de faire ça, mais c'est raté dans "Through The Never".
Un dernier mot sur les membres de Metallica qui on eux-aussi quelques très rares moments où ils doivent jouer quelque-chose (genre la surprise ou l'étonnement). Sans grande surprise, ce ne sont pas de très bons acteurs, et rien que leurs apparitions respectives avant de monter sur scène tout au début du film suffisent pour s'en convaincre. Mais on ne leur en tiendra pas trop rigueur, car après tout, ce qu'on attend d'eux c'est d'être sur scène et d'envoyer sévère ! Et ça ils le font parfaitement bien depuis plus de 30 ans.
À mon avis, la plus grande erreur du projet "Through The Never" a été de vendre ça au grand public comme étant un film ! Car dans cette optique là, on ne peut être que déçus du résultat. En revanche, en tant que concert, "Through The Never" est de loin la meilleure performance scénique qu'il m'ait été donné de voir en vidéo. La réalisation est vraiment un cran au dessus de tout ce qui a déjà été fait dans ce genre (sauf peut-être "Sine A Light" de Martin Scorsese), loin devant le "Celebration Day" de Led Zeppelin qui était pourtant déjà très bon.
Donc "Through The Never" est de loin la meilleure manière de voir un concert de Metallica en vidéo ! La 3D apporte réellement quelque-chose à l'ensemble, et pour un public qui n'aurait pas envie d'aller se faire bousculer au premier rang d'un véritable concert, l'expérience est d'une qualité et d'un confort exceptionnels ! Et c'est encore plus vrai si on n'a jamais vu Metallica sur une vraie scène, car alors les surprises ne manquent pas et le groupe prouve une fois de plus (si c'était réellement nécessaire) qu'il est depuis longtemps l'une des plus grandes valeurs sûres en termes de prestation scénique. Donc pour peu qu'on apprécie la musique de Metallica (dans son ensemble, et pas seulement les morceaux destinés au grand public), voir "Through The Never" au cinéma est une expérience à ne rater sous aucun prétexte ! Ce sera sûrement très sympa en vidéo également, mais ça n'aura pas l'impact de celui d'une salle obscure avec sa profondeur et son système audio...
Comme on dit souvent dans ces cas-là : "haters gonna hate" ! C'est à dire que ceux qui était déjà fâchés avec Metallica jusqu'ici ne vont sûrement pas subitement changer d'avis sur le groupe qui s'est offert son propre film/concert auto-financé. Il ne faudrait pourtant pas perdre de vue que la set-list du concert aurait pu être nettement plus commerciale (et chiante), et comme il est à peu près certain que la plupart des "haters" n'ont jamais vu Metallica sur scène, ça pourrait tout de même leur montrer à quel point leurs concerts sont excellents et d'un niveau nettement supérieur à n'importe-quelle autre formation musicale. Là où les détracteurs de Metallica auront peut-être raison dans le futur, c'est qu'il est à peu près certain que les membres du groupe seront certainement très heureux d'être questionnés au sujet de la fin du film pendant un bon moment. Cela risquerait de leur donner le sentiment qu'ils sont des artistes (de cinéma) accomplis, et il serait dommage que cela prenne le dessus sur la qualité du concert...
En guise de bonus, voici la vidéo de la séance de question/réponse à laquelle ont participé Lars Ulrich et Kirk Hammett le 8 ocotbre au Grand Rex à Paris (cette séance était retransmise en direct dans les cinémas français et belges qui avaient organisé une avant-première ce soir-là, comme celle à laquelle je m'étais rendu) :
Ce même jour, Lars et Kirk étaient de passage à la Fnac à Paris où était organisée une masterclass en compagnie du journaliste Philippe Manœuvre. Voici deux vidéos de cet événement :
Enfin, Lars et Kirk étaient de passage au Grand Journal de Canal+ le 11 octobre 2013. Voici la vidéo de l'émission pour ceux qui l'auraient ratée :
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