Critique ciné : Big Eyes
Tim Burton s'attaque pour la seconde fois de sa carrière, après Ed Wood en 1994, à un biopic. Il s'intéresse cette fois à l'artiste Margaret Keane (Amy Adams), une peintre dont les portraits d'enfants aux grands yeux ont été extrêmement populaires dans les années 60. Seulement, à cette époque, personne ne savait qu'elle était l'auteure de ses toiles car son mari Walter Keane (Christoph Waltz) s'en était attribué la paternité tandis qu'il faisait partie des premiers "artistes" à faire sortir la peinture des galeries d'art et des propriétés des riches acheteurs par le biais de ce qu'on appellerait aujourd'hui du merchandising (posters, objets décorés fabriqués en série, etc...).
Tim Burton est un grand fan des œuvres de Margaret Keane qu'il collectionne, et il avait d'ailleurs demandé à celle-ci de réaliser un portrait de sa fille Lisa Marie dans les années 90. Il est donc assez logique qu'il ait fini par être rattaché à ce projet qui a débuté en 2007 grâce aux scénaristes Scott Alexander et Larry Karaszewski (qui devaient à l'origine réaliser le film en 2008 avec Kate Hudson et Thomas Haden Church dans les rôles principaux). Après un report, Tim Burton rejoint le projet en 2010 en tant que producteur, à une époque où les acteurs Reese Witherspoon et Ryan Reynolds sont supposés interpréter les rôles principaux. Et ce n'est qu'en 2013 que Tim Burton devient officiellement le réalisateur du film et que Amy Adams et Christoph Waltz sont castés pour interpréter les deux personnages principaux.
Si l'histoire de Margaret Keane est plutôt intéressante et mérite clairement d'être connue du grand public, il est clair que le film repose avant tout sur la prestation de Christoph Waltz pour un personnage très haut en couleurs regorgeant d'idées géniales (en termes de marketing) mais possédant également une face sombre absolument détestable. La prestation d'Amy Adams est loin d'être honteuse, elle a seulement du mal à exister dans le rôle d'une femme, certes en souffrance, mais très réservée et introvertie, face au show quasi-permanent de Waltz qui en viendrait presque à rendre son personnage trop sympathique par moments. Donc il y a peut-être un problème d'équilibre entre les deux protagonistes principaux...
Mais ce n'est pas tout ! Car plusieurs personnages secondaires qui semblent plutôt importants sont introduits assez tôt dans le métrage : le narrateur incarné par le journaliste Dick Nolan (Danny Huston), DeeAnn (Krysten Ritter vue dans Breaking Bad) la bonne copine de Margaret, Ruben (Jason Schwartzman) le directeur de galerie d'art, ainsi que le critique artistique John Canaday (Terence Stamp). Or il s'avère que ces personnages, même s'ils apparaissent de temps à autre, ne servent finalement pas à grand chose. Ils illustrent effectivement quelques étapes importantes du récit, mais il est difficile de ne pas se demander pourquoi des interprètes aux visages aussi reconnaissables sont cantonnés dans des rôles qui relèvent quasiment de la figuration. Cela est particulièrement visible dans le cas du narrateur qui ne sert à rien du tout, et ces différents passages auraient pu avoir le même sens avec un meilleur effort d'écriture et de simples figurants.
Enfin, si la photo de Big Eyes est plutôt jolie et nous replonge aisément dans les années 60/70, et même si cette histoire est loin d'être inintéressante, cette nouvelle réalisation de Tim Burton manque cruellement de rythme, et surtout de panache ! Notamment lors du dénouement final qui ressemble davantage à une farce sans grande envergure et dénuée de tension plutôt qu'à la démonstration éclatante qu'elle aurait dû être !
Bref, on ne sait plus trop dans quel domaine Tim Burton est à l'aise. Ce n'est en tout cas ni dans son domaine de prédilection rempli de monstres extravagants comme l'avait prouvé le catastrophique Dark Shadows en 2012, ni en sortant de son style habituel en traitant pourtant un sujet qui le tient à cœur comme c'est le cas ici ! Il ne lui reste visiblement plus que l'univers de Walt Disney pour espérer briller un peu (ne serait-ce qu'au box-office), comme c'était le cas en 2010 avec son Alice Au Pays Des Merveilles. Et c'est peut-être pour ça que son prochain film sera une adaptation "live" de Dumbo pour Walt Disney. Et je ne suis pas sûr d'avoir très envie qu'il se penche sur une suite de Beetlejuice comme il semble pourtant en avoir envie depuis quelques temps...
Tim Burton est un grand fan des œuvres de Margaret Keane qu'il collectionne, et il avait d'ailleurs demandé à celle-ci de réaliser un portrait de sa fille Lisa Marie dans les années 90. Il est donc assez logique qu'il ait fini par être rattaché à ce projet qui a débuté en 2007 grâce aux scénaristes Scott Alexander et Larry Karaszewski (qui devaient à l'origine réaliser le film en 2008 avec Kate Hudson et Thomas Haden Church dans les rôles principaux). Après un report, Tim Burton rejoint le projet en 2010 en tant que producteur, à une époque où les acteurs Reese Witherspoon et Ryan Reynolds sont supposés interpréter les rôles principaux. Et ce n'est qu'en 2013 que Tim Burton devient officiellement le réalisateur du film et que Amy Adams et Christoph Waltz sont castés pour interpréter les deux personnages principaux.
Si l'histoire de Margaret Keane est plutôt intéressante et mérite clairement d'être connue du grand public, il est clair que le film repose avant tout sur la prestation de Christoph Waltz pour un personnage très haut en couleurs regorgeant d'idées géniales (en termes de marketing) mais possédant également une face sombre absolument détestable. La prestation d'Amy Adams est loin d'être honteuse, elle a seulement du mal à exister dans le rôle d'une femme, certes en souffrance, mais très réservée et introvertie, face au show quasi-permanent de Waltz qui en viendrait presque à rendre son personnage trop sympathique par moments. Donc il y a peut-être un problème d'équilibre entre les deux protagonistes principaux...
Mais ce n'est pas tout ! Car plusieurs personnages secondaires qui semblent plutôt importants sont introduits assez tôt dans le métrage : le narrateur incarné par le journaliste Dick Nolan (Danny Huston), DeeAnn (Krysten Ritter vue dans Breaking Bad) la bonne copine de Margaret, Ruben (Jason Schwartzman) le directeur de galerie d'art, ainsi que le critique artistique John Canaday (Terence Stamp). Or il s'avère que ces personnages, même s'ils apparaissent de temps à autre, ne servent finalement pas à grand chose. Ils illustrent effectivement quelques étapes importantes du récit, mais il est difficile de ne pas se demander pourquoi des interprètes aux visages aussi reconnaissables sont cantonnés dans des rôles qui relèvent quasiment de la figuration. Cela est particulièrement visible dans le cas du narrateur qui ne sert à rien du tout, et ces différents passages auraient pu avoir le même sens avec un meilleur effort d'écriture et de simples figurants.
Enfin, si la photo de Big Eyes est plutôt jolie et nous replonge aisément dans les années 60/70, et même si cette histoire est loin d'être inintéressante, cette nouvelle réalisation de Tim Burton manque cruellement de rythme, et surtout de panache ! Notamment lors du dénouement final qui ressemble davantage à une farce sans grande envergure et dénuée de tension plutôt qu'à la démonstration éclatante qu'elle aurait dû être !
Bref, on ne sait plus trop dans quel domaine Tim Burton est à l'aise. Ce n'est en tout cas ni dans son domaine de prédilection rempli de monstres extravagants comme l'avait prouvé le catastrophique Dark Shadows en 2012, ni en sortant de son style habituel en traitant pourtant un sujet qui le tient à cœur comme c'est le cas ici ! Il ne lui reste visiblement plus que l'univers de Walt Disney pour espérer briller un peu (ne serait-ce qu'au box-office), comme c'était le cas en 2010 avec son Alice Au Pays Des Merveilles. Et c'est peut-être pour ça que son prochain film sera une adaptation "live" de Dumbo pour Walt Disney. Et je ne suis pas sûr d'avoir très envie qu'il se penche sur une suite de Beetlejuice comme il semble pourtant en avoir envie depuis quelques temps...
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