Critique ciné : Scott Pilgrim

Je ne suis pas vraiment certain de la nécessité de cette critique ciné, étant donné que "Scott Pilgrim" vient de sortir en France (le 1er décembre 2010) quatre mois après sa sortie en salles aux USA et un mois après sa sortie en DVD Zone 1.

Cela signifie donc que tous ceux qui voulaient voir cette adaptation du comic book canadien de Brian Lee O'Malley l'ont certainement fait depuis bien longtemps grâce à leur cousin américain qui leur envoie des cassettes, mais le pire c'est que les distributeurs semblent être au courant puisque le film, dont la sortie a été repoussée à plusieurs reprises, est aujourd'hui très peu diffusé (exemple : une seule salle le projette près de chez moi avec une seule séance par jour en fin de soirée, autant dire que la semaine prochaine il ne sera déjà plus à l'affiche). Et ces distributeurs n'ont pas tort car lorsque je l'ai vu, nous n'étions que quatre spectateurs dans l'une des plus grandes salles du complexe, alors que le film était sorti la veille.

Bref, je ne m'étendrai pas plus sur cette aberration commerciale. Il est temps de parler de "Scott Pilgrim" (en France, on n'a pas eu droit au titre complet avec "VS. The World" à la fin) :


L'histoire : Scott Pilgrim est un jeune homme plutôt tranquille dont la vie est partagée entre le minuscule appartement qu'il partage avec Wallace, son colocataire gay, et les répétitions de son groupe de rock "Sex Bob-Ombs" où il joue de la basse. Mais sa vie va basculer lorsqu'il va rencontrer Ramona Flowers et tomber fou amoureux d'elle. Mais ce qu'il ignore, c'est que pour pouvoir sortir avec Ramona, il va d'abord devoir vaincre ses sept ex maléfiques (tant que j'y suis, bravo l'affiche française pour le spoiler !)...



Mais le monde dans lequel Scott et ses amis évoluent n'est pas tout à fait identique à celui que nous connaissons (et je ne dis pas ça parce-que ça se passe au Canada). En effet, si certaines scènes du film sont ancrées dans une réalité très commune et sans fard, certains évènements (en général les combats) sont en revanche beaucoup plus surprenants et illustrés d'onomatopées et d'incrustations de données "type RPG" que les amateurs de mangas, comics ou jeux vidéo comprendront sans peine. Et les personnages eux-mêmes se révèlent subitement capables d'actions totalement surnaturelles sans que personne ne s'en étonne...

C'est ça le monde de Scott Pilgrim : une romance d'adolescents qui ressemble furieusement à un "beat 'em all" de l'âge d'or des consoles 16-bits ! Mais même si les références aux jeux-vidéo des années 90 sont innombrables (et sont un vrai bonheur pour les amateurs du genre), cela ne devrait pas empêcher pas le public "standard" de suivre l'action et de s'amuser des nombreux délires numériques proposés par le film (à condition de ne pas être allergique à ce style visuel).



Autant être franc, le principal atout du film réside bien sûr dans son déluge d'effets spéciaux illustrant divers aspects de l'histoire. Mais les personnages sont également très réussis, attachants, bien interprétés et fidèles au comic book (mentions spéciales pour la petite Kim toujours en train de faire la gueule, Wallace le colocataire qui a toujours une idée derrière la tête et Ramona totalement craquante avec ses grands yeux expressifs).

L'histoire n'atteint pas des sommets d'originalité mais elle possède tout de même son lot de surprises et de gags divers. Pour la VF au ciné, il est toutefois dommage que la plupart des incrustations ne soient pas traduites (certains gags tombent alors à l'eau si on ne maîtrise pas la langue de Shakespeare) et j'ai trouvé que les doublages étaient plutôt moyens (malgré une bonne adaptation des textes en français).

Mais ces défauts devraient être vites réglés grâce au DVD qui devrait rapidement sortir en France vu le flop que le film va faire au cinéma ! Le film s'est également planté en salles aux Etats-Unis, pourtant il est loin d'être mauvais ou mal fait. Je crois simplement qu'il est très mal vendu...
Mais je ne doute pas qu'il se rattrapera en DVD où il pourrait devenir une nouvelle référence du genre (même si ça n'est pas vraiment le film geek ultra-référentiel que j'attendais au départ).



En tout cas, s'il est projeté près de chez vous : courez le voir ! Il ne restera pas longtemps à l'affiche et vous êtes sûrs de passer un bon moment. Et peut-être qu'un jour on pourra se vanter en disant qu'on a été parmi les très rares à l'avoir vu dans une salle obscure en France.

Et j'ai une pensée émue pour les suisses francophones qui doivent encore attendre jusqu'au 5 janvier 2011 pour le voir sur grand écran...

Commentaires

Marv a dit…
Et de manière complètement incompréhensible au vu du nombre de salles dans l'agglo, il n'est pas du tout diffusé à Nantes. Nulle part.

M'en fous, je l'ai vu en vostf, mais j'aurais kiffé le revoir au ciné. J'hallucine pas mal quand même.

Perso j'ai l'impression qu'une des raisons pour lesquelles le flim a été repoussé par chez nous, c'est que le comic-book était peu connu et qu'ils voulaient d'abord le distribuer (car la diffusion est pas finie... surtout à l'époque) pour attirer du spectateur.
Ben mauvais calcul en tous cas...

Hâte de le voir débarquer en BR, je le prendrai à coup sûr. Il est vraiment excellent ^^

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