Critique ciné : Scream 4

...ou plutôt devrais-je dire "SCRE4M" ! Bon, un rapide résumé des épisodes précédents (sans spoilers) : En 1996, le célèbre réalisateur des années 70/80 Wes Craven ("La Dernière Maison Sur La Gauche", "La Colline A Des Yeux", "Les Griffes De La Nuit") s'associe au scénariste Kevin Williamson pour réveiller le style "slasher-movie" à coups de pompe dans le cul via un film intelligent qui joue avec les codes du genre : "Scream". Les acteurs sont jeunes, sympathiques et attachants, les meurtres bien sanglants, les références aux "slashers" célèbres sont nombreuses, le twist final surprend tout le monde et c'est un énorme succès (mérité) !

Dès l'année suivante, en 1997, Wes Craven et Kevin Williamson remettent le couvert avec "Scream 2" en jouant cette fois avec les codes des suites et des adaptations de faits réels au cinéma. Mais ces éléments passent rapidement au second plan et on assiste surtout à une série de meurtres un peu plus impressionnants (mais moins sanglants) avant un twist final trop théâtral et très tiré par les cheveux. Qu'importe, c'est à nouveau un gros succès...


En 2000, "Scream 3" déboule, toujours réalisé par Wes Craven mais sans Kevin Williamson au scénario (celui-ci étant trop occupé par la réalisation de son premier film "Mrs. Tingle"). Cette fois, on joue (un peu) avec les codes d'une trilogie cinématographique et on se moque du mode de vie à Hollywood mais la finesse d'écriture du premier film semble bien lointaine et il s'agit surtout d'un jeu de massacre plus ou moins crédible avec un twist final inintéressant et presque risible si on y songe un instant. Une fois encore, le succès est au rendez-vous (c'est même cet épisode qui a réalisé le plus d'entrées en France à l'époque) mais le cauchemar de Sidney Prescott semble enfin être arrivé à son terme.

Pourtant, en 2010, alors que personne (à ma connaissance) ne le désirait ni ne l'attendait vraiment, un quatrième film est mis en chantier avec Wes Craven à la réalisation, Kevin Williamson au scénario, et tous nos personnages préférés : Sidney Prescott (Neve Campbell), Gale Weathers (Courteney Cox) et Dewey Riley (David Arquette).

Quels sont les vrais motifs de ce retour inattendu ? Difficile à dire... Wes Craven et Neve Campbell auraient-ils envie de renouer avec le succès qu'ils n'ont jamais retrouvé depuis la saga "Scream" ? Kevin Williamson était-il frustré de n'avoir pas pu conclure sa saga lui-même ? Les réponses à ces questions ne se trouvent pas dans la critique ci-dessous mais en revanche je vais tenter de vous dire ce que je pense de ce nouveau film, de son intérêt cinématographique, de son importance dans la saga, etc...


"Nouvelle décennie, nouvelles règles" annonçait fièrement la campagne de promotion US. Pourtant, ce qui frappe tout de suite avec ce nouveau film c'est son retour aux sources puisque l'action se déroule à nouveau dans la ville fictive de Woodsboro, théâtre des événements dramatiques du premier film. Et même si on est heureux de retrouver nos trois principaux personnages, on est forcés de constater que ceux-ci n'ont pas beaucoup changé : Sidney Prescott est devenue une très belle femme mais elle est toujours aussi peu rigolote, Gale Weathers a un peu moins bien encaissé le passage des années (aussi bien physiquement que professionnellement) mais elle se révèle toujours aussi gonflante lorsqu'elle est persuadée d'être sur un gros coup, et Dewey ne brille toujours pas par sa vivacité d'esprit même si le handicap physique dont il souffrait autrefois (surtout dans "Scream 2") semble avoir disparu comme par enchantement.


Le casting s'enrichit toutefois de nombreux jeunes protagonistes (avec beaucoup trop de jolies filles au m² pour qu'on puisse croire qu'on se trouve dans le monde réel) afin que le jeune public puisse s'y identifier, et surtout afin qu'on puisse nous resservir les mécaniques habituelles de mise en scène des meurtres. Car c'est là le plus gros défaut de "Scream 4" : son manque d'originalité. On a beau s'y moquer ouvertement des suites à rallonge (qui a dit "Saw" ?) et des remakes/reboots de classiques de l'horreur des années 70/80 (une liste est donnée dans le film, je n'avais pas réalisé qu'il y en avait eu autant), il n'y a rien de bien neuf à se mettre sous la dent, malgré les "soit-disant" nouvelles règles.

On tente toujours de nous faire sursauter (en vain) à coups de personnages qui sortent de nulle-part, on nous sert quelques rares vannes (pourries) pour nous détendre (en vain), on multiplie les petites fausses pistes destinées à ceux qui scrutent chaque détail dans l'espoir de découvrir l'identité du tueur avant la fin du film, etc...


Seul le twist final relève légèrement le niveau, il est un peu plus malin et (surtout) crédible que ceux du second et du troisième film. Mais cela n'est pas suffisant pour faire oublier les pointes d'ennui qui surviennent presque entre les meurtres.



Le premier film de la série "Scream" est sans-cesse cité en référence (personnages, décors, situations) dans ce nouvel épisode qui ne lui arrive pas à la cheville et qui n'apporte finalement pas grand-chose à la saga. Il s'agit néanmoins à mon avis du meilleur film depuis le tout premier (le 2 et le 3 étant trop rocambolesques à mon goût) et il devrait largement satisfaire ceux qui découvrent la franchise aujourd'hui ou même le grand public qui n'a pas l'habitude d'aller voir des films sanguinolents sur grand écran.

Les amateurs de "slashers" old-school et de cinéma de genre risquent en revanche de s'ennuyer ferme...

PS : le surnom du tueur, "Ghostface", n'était jamais mentionné dans les trois précédents films et seuls les fans de la saga le connaissaient. En revanche, dans "Scream 4", il est cité en permanence et j'ai découvert dans le générique de fin qu'il s'agissait d'une marque déposée. N'y aurait-il pas une démarche légèrement mercantile là-dessous ?

Commentaires

Saki a dit…
Chavais même pas que ça avait un nom ce truc-là... Ghostface, ma foi.... Ils auraient dû le sortir pour Halloween histoire de booster les ventes de masques...

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