Critique ciné : La Planète Des Singes - Les Origines

C'est officiel : la saga "La Planète Des Singes" compte désormais plus de films que la saga "Star Wars" ! Il y a eu 5 films "classiques" (dont le premier avec Charlton Heston dans le rôle principal) qui ont été réalisés entre 1968 et 1973 et un remake/reboot du premier film qui avait été réalisé par Tim Burton en 2001. Sans compter la série TV U.S. de 1974 (14 épisodes), la série animée U.S. de 1975 (13 épisodes) et la série TV japonaise de 1987 (26 épisodes)...

"La Planète Des Singes - Les Origines" est donc le 7ème long-métrage basé sur le monde décrit par le roman du français Pierre Boulle paru en 1963. Mais il ne faut pas se laisser abuser par son titre (à mon avis mal adapté en français, comme souvent), car il ne s'agit pas d'un "prequel" des précédents films ! En effet, l'origine de la société simiesque que l'on pouvait voir dans les deux premiers films de 1968 et 1970 avait été brièvement racontée dans le troisième film "Les Evadés De La Planète Des Singes" (1971) et était largement montrée et expliquée dans le quatrième film "La Conquête De La Planète Des Singes" (1972). Quant au film de Tim Burton, l'origine de l'histoire était au cœur du scénario et se dévoilait vers la fin du métrage.

"La Planète Des Singes - Les Origines" doit donc être considéré comme un nouveau départ qui pourrait donner lieu à une nouvelle saga et qui n'a aucun lien avec tout ce qui avait été fait jusqu'ici. Alors, que vaut ce nouveau film que personne n'attendait au sein d'une saga qu'on ne pensait pas revoir sur grand écran ?


L'histoire : Will Rodman est un jeune scientifique déterminé à trouver un traitement contre la maladie d'Alzheimer. Pour cela, il teste des virus pouvant éradiquer la maladie sur des singes dans son laboratoire de San Francisco. Mais ses recherches vont avoir des conséquences inattendues...

Ce scénario est plutôt bien trouvé et constitue un point de départ bien ancré dans notre époque. En revanche, il s'éloigne énormément des considération humanistes, anti-ségrégationnistes et anti-nucléaires des films des années 60/70 qui étaient marqués par la Guerre Froide et les questions raciales. Malgré tout, cette nouvelle approche se révèle très efficace et l'histoire (bien que moins profonde sur les questions qu'elle soulève) s'enchaine très bien et tient le spectateur en haleine pendant 2 heures sans le moindre temps mort. On note tout de même pas mal de raccourcis un peu faciles (surtout dans le domaine scientifique) qui auraient tendance à décrédibiliser l'ensemble si on y réfléchissait trop, ainsi qu'un côté manichéen un peu trop présent, une tendance hollywoodienne qui rend souvent les films trop lisses à mon goût et qui prend un peu le spectateur pour un idiot naïf qui ne serait pas capable de comprendre qu'un personnage plutôt gentil ne pourrait pas devenir méchant sans croiser des gens très très méchants (ou très cons) dans sa vie.

Les fans de la première heure seront ravis d'apercevoir des références aux 5 vieux films "classiques" (surtout au 1er film en fait) tout au long du métrage sous la forme de noms, de situations et d'objets d'apparence anodine mais qui ont clairement été mis là pour rendre hommage au matériau d'origine.


Les personnages principaux sont brillamment interprétés par James Franco (déjà vu entre-autres dans la trilogie "Spider-Man") et la belle Freida Pinto (la révélation féminine de "Slumdog Millionnaire"). D'autres personnages secondaires tout aussi bien interprétés agrémentent le métrage mais à la moitié du film, les humains passent clairement au second plan et les singes en deviennent les principaux protagonistes.

Mention spéciale à l'acteur Andy Serkis qui prête ses mouvements et ses expressions particulièrement crédibles à César, le singe à l'origine de la révolution simiesque, dans des scènes qui se révèlent parfois très émouvantes. Andy Serkis une pointure dans ce domaine puisqu'il avait déjà interprété le singe géant dans le "King-Kong" de Peter Jackson, ainsi que le personnage de Gollum dans la trilogie du "Seigneur Des Anneaux" du même réalisateur. Aucun singe véritable n'a été utilisé pour le tournage du film et tout les animaux visibles à l'écran ont donc été modélisés et animés en images de synthèse. Les effets spéciaux sont de grande qualité et tous les singes sont extrêmement crédibles, aussi bien dans leur apparence que dans leurs mouvements. C'est la plus grande réussite du film et cela permet d'assister à des scènes dynamiques très impressionnantes qui auraient été impossibles à mettre en scène avec de vrais animaux et des décors réels.

Un dernier mot pour la musique du film qui a été composée par Patrick Doyle (qui s'était déjà occupé de "Thor" sorti plus tôt cette année) qui m'a semblé (une nouvelle fois) un peu pompée sur la musique de "The Dark Knight" composée par Hans Zimmer et James Newton-Howard. Mais elle accompagne bien les différentes scènes du film sans être trop pesante...



"La Planète Des Singes - Les Origines" est une bonne surprise, surtout pour un film qu'on n'attendait pas. Ses petits défauts et son manque de profondeur ne lui permettront sans doute pas de marquer l'histoire de la SF mais au moins le film tient ses promesses et on n'a pas le temps de s'ennuyer. Une suite serait déjà envisagée et si jamais elle présente le même niveau de qualité, j'irai la voir avec plaisir...

Commentaires

Anonyme a dit…
yo pas mieux....

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