Critique ciné express : Don Jon

Alors pour débuter cette série de critiques express (qui vont devenir la règle sur ce blog), attaquons avec un des derniers films vus en 2013, à savoir "Don Jon" interprété, écrit et réalisé par Joseph Gordon Levitt ("500 Jours Ensemble", "Inception", "Hesher", "The Dark Knight Rises", "Looper", Lincoln"), l'acteur bien en vue à Hollywood en ce moment qui fait ici ses débuts derrière la caméra.


L'histoire : la vie de Jon Martello est réglée comme du papier à musique. Entre les séances de fitness, ses confessions à l'église, ses déjeuners en famille, ses soirées dragues entre potes et surtout ses séances de porno sur son MacBook, tout semble immuable jusqu'au jour où il rencontre la fille parfaite...

L'acteur qui a des airs de gendre parfait se transforme donc ici en jeune macho très sûr de lui et pas forcément toujours très sympathique (surtout avec la gent féminine, même si son personnage est loin d'être éloigné de ce qui existe en réalité). Pourtant il est difficile de lui en vouloir car c'est quelqu'un d'assez honnête (même si le fait de se confesser régulièrement semble lui donner le droit de faire ce qu'il veut) et il semble même vouloir faire de vrais efforts à partir du moment où il est en couple.

La réalisation est très sympathique dans l'ensemble, Joseph Gordon Levitt évite la plupart du temps de montrer des plans fixes, même dans des dialogues tous bêtes en champ/contrechamp. On a donc presque toujours des travellings latéraux ou en avant, même très lents. La photo n'a en revanche rien de remarquable, si ce n'est dans les quelques plans quasiment plongés dans l'obscurité où seuls les personnages ressortent bien grâce à un éclairage particulier (première apparition de Scarlett Johansson en boite, le confessionnal, la fameuse scène dans le couloir sur le pas de la porte).

(les scènes avec Julianne Moore sont déroutantes et agréablement surprenantes)

Le rythme du film ressemble à celui de la bande-annonce ci-dessous, ce qui inclut donc une certaine répétitivité. Mais c'est pour mieux montrer que cela commence à déraper tout doucement à mesure que le film avance et cela sert finalement plutôt le récit. La dénonciation de l'image quasi-pronographique de la femme dans de nombreux médias n'est pas forcément très originale mais elle a ici le mérite d'être totalement intégrée au sujet du film. Le parallèle avec les comédies romantiques un peu niaises et très prisées du public féminin est également très bien trouvé et s'avère être l'un des points les plus intéressants du métrage.

Côté personnages, Scarlett Johansson surprend par le biais d'un personnage bien plus intéressant qu'en apparence, même s'il faut également admettre que c'est un vrai plaisir de la voir incarner une bimbo caractérielle. Les parents de Don sont particulièrement bien interprétés, notamment le père (Tony Danza, que je n'avais pas vu depuis trèèèès longtemps) qui prouve que les chiens ne font pas des chats. Mention spéciale à la petite sœur toujours collée à son mobile qui finit par avoir ce que j'appelle un "moment à la Silent Bob" très sympa. Enfin, n'oublions pas le personnage de Julianne Moore qui vient dynamiter l'ensemble dans des scènes tantôt touchantes ou très drôles, mais souvent très justes.



"Don Jon" est un film au propos inattendu qui va plus loin que son postulat de départ et a le mérite de dénoncer des tas de choses plutôt intéressantes si on y est attentif. Les amateurs de comédie romantique seront en revanche assez déçus car ce n'est pas vraiment le propos du film (ou alors c'est une comédie romantique du point de vue d'un homme, ce qui est assez inhabituel). Quelques petites maladresses et longueurs (vers la fin) viennent légèrement noircir le tableau de ce qui reste tout de même un premier essai très prometteur pour Joseph Gordon Levitt.

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